A l'origine, ce n'était qu'une attraction des parcs à thèmes Disney, une petite ballade de quelques minutes à bord d'une barque dans
un décor en carton pâte dépeignant la vie rêvée des pirates dans les Caraïbes: "Pirates of the Caribbean". Glissant sur l'eau, les
visiteurs des Disneyland du monde entier pénétraient à l'intérieur d'une grande caverne à l'atmosphère chaude et humide pour voir
des pirates automates se livrer éternellement à des batailles, beuveries et autres chasses au trésor.
Mais en l'espace de cinq ans, cette banale attraction Disney a donné naissance à l'une des franchises cinématographiques les plus
réussies de ces dernières années, "Pirates des Caraïbes". Le premier volet, "La malédiction du Black Pearl" (2003) a rapporté plus
de 650 millions de dollars et obtenu cinq nominations aux Oscars. Le second opus, "Le secret du coffre maudit" (2006), a connu un
succès égal pour le plus grand plaisir des studios Disney qui ont relancé la machine cette année, avec un troisième film, toujours
réalisé par Gore Verbinski: "Pirates des Caraïbes 3: jusqu'au bout du monde" (sortie mercredi dans les salles en France)
L'âge d'or de la piraterie touche à sa fin. Même le terrifiant vaisseau fantôme et son capitaine maudit, Davy Jones (Bill Nighy),
servent à présent Lord Cutler Beckett (Tom Hollander) et la Compagnie anglaise des Indes Orientales. L'invincible Hollandais Volant
écume désormais les sept mers, massacrant sans pitié les pirates de tous bords et sabordant leurs navires.
Will Turner (Orlando Bloom), Elizabeth Swann (Keira Knightley) et le capitaine Barbossa (Geoffrey Rush) n'ont qu'une seule chance
de résister à Beckett et à son armada destructrice: ils doivent s'unir et rassembler les Neuf Seigneurs de la Cour des Frères. Mais
l'un des membres les plus éminents de la Cour, le capitaine Jack Sparrow (Johnny Depp), manque à l'appel.
Bravant les trahisons et les mers hostiles, Will, Elizabeth et Barbossa font alors voile vers les mers orientales et l'exotique
Singapour pour affronter le capitaine Sao Feng (Chow Yun-Fat), un pirate chinois réputé pour sa ruse. Leur objectif: s'emparer des
cartes qui les conduiront au-delà des limites du monde connu, là où Jack est retenu.
Mais face à la terrible menace du Vaisseau Fantôme, même Jack Sparrow et la légendaire Cour des Frères risquent de n'être pas assez
puissants. Alors qu'ils se dirigent vers les confins de la terre, chacun va devoir choisir son camp pour la dernière bataille, un
affrontement titanesque où se joueront non seulement leur vie et leur fortune, mais l'avenir même de tous les pirates et de la liberté.
Produit par Jerry Bruckheimer, ce troisième volet a été réalisé en même temps que "Le secret du coffre maudit": les acteurs ont ainsi
tourné deux films en un, afin de tirer pleinement parti des lieux de tournage, des décors et de la disponibilité des stars. Pour les
studios Disney, il s'agit donc d'une logique économique du moindre coût et du risque minimum puisque le deuxième opus de la trilogie,
"Le secret du coffre maudit" est l'un des rares films à avoir engrangé plus d'un milliard de dollars de recettes dans le monde,
un record qu'il partage avec "Titanic" et "Le seigneur des anneaux: le retour du roi".
De quoi clore le bec de tous ceux qui ne croyaient pas au renouveau du film de pirates. Car au départ, "ce film, c'était un peu une
blague", explique Orlando Bloom. "Beaucoup de gens snobaient tout simplement l'idée d'un film de pirates basé sur une attraction Disney".
Cinq ans plus tard, les aventures des "Pirates des Caraïbes" sont connues à travers la planète, tout comme les jeunes acteurs de la
franchise, Orlando Bloom et Keira Knightley. Un succès tel que les studios peinent à tuer la poule aux oeufs d'or: Johnny Depp et
Jerry Bruckheimer ont tout deux fait allusion à la possibilité d'un quatrième opus. "Jusqu'au bout du monde" donc, et peut-être même
encore plus loin...